Page 4 - Spécial Inclusion

1. L’audition au carrefour du lien aux autres
et du lien à soi.
Une personne qui n’a pas de difficultés pour entendre ne se préoccupe pas de la communication verbale avec son entourage.
Elle comprend sans difficultés ce qu’on attend d’elle et sait comment agir (et réagir) dans les interactions sociales. L’information sonore ne lui manque pas.
Cette personne localise sans plus de difficultés les événements autour d’elle, notamment ce qui peut être dangereux, ou ce qui nécessite une attention particulière.
Elle peut même ne pas voir
arriver le danger qui se trouve derrière elle. Mais elle l’entendra toujours et pourra compter sur une perception ininterrompue de son environnement.
Elle construit aussi une grande partie de son expérience de vie sur ce qu’elle entend (qu’elle s’immerge dans sa musique préférée ou qu’elle recherche le calme de la nature). Le silence est pour elle une donnée importante des moments de repos dont elle a besoin.
Son audition fait tant partie d’elle- même et de son rapport au monde qu’elle ne fait jamais l’expérience du moindre événement :
• ses pas sur un sol avec carrelage, • la porte qu’elle vient de refermer,
sans que celui-ci ne s’accompagne d’un son qu’elle connaît par cœur.
Tout ce paysage sonore qui accompagne son quotidien lui est aussi familier que l’image que lui renvoie le miroir.
Comment la perte d’audition ne pourrait-elle pas faire peur ?
Comment ne pourrait-elle pas bouleverser une personne qui a fondé son rapport aux autres et à elle-même, sur ce qu’elle entend ?
Le handicap auditif a des conséquences multiples souvent ignorées de l’entourage :
Domaines de l’expérience individuelle Communication
Alerte Émotion
Perte du sentiment de sécurité
dans son environnement de vie, sentiment d’être coupé du monde
Conséquences quotidiennes Dévalorisation de soi, honte,
isolement, frustration, agressivité
Mise en difficulté du traitement des informations sonores par le cerveau : perte de concentration, stress chronique, fatigue
JNA - GUIDE INCLUSION - 4